Pensez comme un historien : l'explosion d'Halifax

ETHEL BOND Lettre annotée Utilisez cette feuille de travail pour accompagner l’exercice Trouver des preuves de l’activité 4 du guide pédagogique Pensez comme un historien : L’explosion d’Halifax. 298 South Street 1 Halifax, N.S. 16 décembre 1917 2 Cher oncle Murray, 3 Je ne pouvais m’attendre, lorsque je vous ai écrit il y a quelques semaines, que je vous écrirais aujourd’hui dans des circonstances si différentes. Je sais que vous êtes tous très anxieux de recevoir des nouvelles officielles de notre part, 4 et je vais essayer de vous mettre au courant de tout. Il est très difficile d’écrire à ce sujet, 5 mais il semble que plus j’attends pour le faire, le pire c’est. Vous avez probablement reçu le télégramme de Jeanne ainsi que sa lettre , 6 et vous savez que le pire nous est arrivé. Mais vraiment, oncle Murray, lorsque l’on voit la souffrance et l’agonie des gens, et qu’une personne après l’autre a été coupée au point de n’être plus reconnaissable, a vécu pendant un moment, puis est décédée, on se rend compte que nous avons lieu d’être reconnaissants. 7 P apa, bien qu’il ait été tué et que nous ne savons plus vers où nous tourner, est maintenant libéré de toute douleur et de toute souffrance, et il ne saura jamais ce qui lui est arrivé. 8 Le matin du désastre, Bid (surnom de Bertha, la sœur d’Ethel) 9 s’était levée en retard, et papa et moi avions déjeuné et fait nos prières en famille. 10 Mademoiselle Newcombe devait venir pour coudre, et j’étais pressée, alors lorsque nous sommes arrivés dans la cuisine, papa a ramassé notre contenant de sucre sur le plancher de notre garde- manger et est allé au moulin afin de le remplir. Je suis allée à la porte d’entrée afin de chercher le journal du matin, et je venais tout juste de me pencher lorsque j’ai été projetée au sol, assommée. Des choses continuaient à me tomber dessus et j’avais reçu un coup au menton, j’ai bien cru que c’en était fini pour moi. 11 Il faisait complètement noir partout, et comme cela se produisait lors d’une belle matinée claire, 12 j’ai immédiatement pensé que le dépôt de munition à Wellington avait explosé. 13 1. Cette adresse de la rue South a servi d’adresse temporaire à Ethel après l’explosion, comme elle le mentionne plus tard dans la lettre. 2. Ethel Bond écrit la lettre 10 jours après l’explosion. 3. Ethel écrit à son oncle, Murray Kellough (1874–1965), qui a grandi près de Halifax mais qui vivait à Winnipeg en 1917. Murray avait 14 ans de plus qu’Ethel. 4. Les lettres étaient une importante façon de partager l’expérience de première main à la suite du désastre. La formulation de la lettre sous-entend qu’oncle Murray devait déjà avoir reçu des nouvelles générales de l’explosion au travers de la presse ou par l’entremise d’autres personnes. Dix jours après l’explosion, les nouvelles s’étaient propagées à travers le Canada. 5. Cela suggère qu’en raison de ses émotions, Ethel avait de la difficulté à se souvenir de l’événement traumatisant et à y réfléchir en détail. 6. Nous pouvons déduire qu’un télégramme avait été envoyé afin d’informer la famille et les amis à distance de qui avait survécu et qui était décédé dans l’explosion. 7. Nous pouvons déduire qu’Ethel croyait que sa sœur et elle avaient été chanceuses de s’en sortir presque indemnes, en comparaison avec les milliers de personnes qui avaient perdu la vie ou qui avaient été gravement blessées. 8. Nous pouvons déduire de ceci qu’Ethel se rassure, ainsi que son oncle, que son père est décédé instantanément et qu’il n’est pas victime de la souffrance qu’ils vivent alors. 9. Les membres de la famille utilisaient des surnoms les uns envers les autres pour raccourcir les noms et comme symbole d’affection. 10. Le matin du 6 décembre a commencé comme tous les autres, avec le petit déjeuner et la prière en famille. 11. Une phrase utilisée à l’époque qui signifie que la personne pensait qu’elle allait bientôt mourir. Lorsqu’Ethel a d’abord été projetée au sol, elle croyait qu’elle allait mourir. 12. Ethel établit un contraste visuel entre la lumière et la noirceur. 13. Le dépôt était un arsenal militaire pour les armes et les explosifs dans les baraques Wellington, à deux pâtés de maisons de la rue Kaye, où vivait la famille Bond. Les extraits en gras indiquent des commentaires qui donnent du contexte . Les extraits soulignés indiquent des commentaires qui désignent des inférences . P E N S E Z C O MM E U N H I S T O R I E N . C A

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