7 Le système secret qui a aidé les périples entrepris par les chercheurs de liberté est maintenant appelé le chemin de fer clandestin. Il s’agissait d’un réseau de routes, de maisons de refuges, et de personnes qui aidaient les Afro-américains asservis à s’échapper, incluant au Canada, et principalement durant le milieu du 19e siècle. Il a été le plus grand mouvement de liberté anti-esclavagiste de l’Amérique du Nord. Les abolitionnistes venaient de tous les horizons : des Noirs libres et d’autres personnes asservies, des sympathisants blancs et autochtones, des agriculteurs, des habitants de centres urbains, et bien d’autres. Ensemble, ils ont aidé les chercheurs de liberté à atteindre la sécurité. Toutefois, il est important de noter que de nombreux abolitionnistes avaient tout de même des convictions racistes et qu’ils se livraient à des pratiques discriminatoires. Avant et après que l’asservissement soit devenu illégal à travers le Canada en 1834, le racisme contre la communauté noire était hautement visible et il existait à tous les niveaux de la société et du gouvernement. Les idées entourant l’infériorité raciale étaient utilisées pour justifier le racisme flagrant, et de nombreux Noirs au Canada étaient ségrégés, exclus, ou se voyaient refuser l’accès égal aux différents services et opportunités. Certains abolitionnistes blancs ont même plaidé pour des projets de colonisation dans les endroits comme l’Afrique de l’Ouest. La ségrégation raciale contre les Noirs était différente dans chaque province et territoire, ainsi que dans les diverses communautés. Néanmoins, dans toutes les colonies, les Afro-Canadiens ont résisté à l’oppression et à la discrimination raciale, et ils ont surmonté les obstacles placés devant eux, pour contribuer à bâtir le Canada que nous connaissons aujourd’hui. À la suite de la Fugitive Slave Act américaine de 1793, il est devenu légal aux États-Unis de capturer toute personne autrefois asservie s’étant évadée dans les États du Nord, et de les ramener à leur asservisseur dans le Sud, où l’asservissement était toujours largement pratiqué. Ceci a poussé de nombreuses personnes asservies à chercher la liberté dans le Haut-Canada, où la Loi visant à restreindre l’esclavage de 1793 garantissait que toute personne asservie devenait libre à son arrivée dans la province, et la Loi sur les criminels fugitifs de 1833 aidait à protéger ces personnes contre leur extradition vers les États-Unis. Le nombre de chercheurs de liberté traversant la frontière a augmenté après l’adoption de la Fugitive Slave Act de 1850 aux États-Unis, qui a renforcé l’application de leur loi de 1793 au niveau des individus et des États, et a rendu plus facile le retour forcé des personnes autrefois asservies à leur asservisseur. Alors que 1793 a marqué le commencement du rôle du Canada en tant que destination pour les chercheurs de liberté sur le chemin de fer clandestin, les personnes asservies dans le Haut-Canada qui n’étaient pas libérées en vertu de la loi partaient souvent en quête de liberté au sud de la frontière dans les États libres comme New York et le Vermont. Robert Patterson John Anderson Jesse Happy Francis Griffin Simpson Joshua Glover Harriet Tubman Solomon Moseby Anna Maria Weems Ann Maria Jackson Deborah Brown Mme Pipkin, Mary (ou Louisa) Pipkin Josiah Henson Enerals et Priscilla Griffin Révérend William Troy William « Jerry » Henry William Parker Henry et Mary Bibb Shadrach Minkins Cornelius Sparrow Activité 3.1 Le chemin de fer clandestin Les chercheurs de liberté ont trouvé refuge et se sont installés dans divers endroits dans l’est du Canada. Il existe d’innombrables histoires sur des personnes courageuses qui ont fait ce périple et se sont installées au Canada, mais plusieurs d’entre elles ont été perdues dans l’histoire. 1. Visionnez la Minute du Patrimoine sur le chemin de fer clandestin, et lisez l’article de L’EC. 2. Discutez du récit de la Minute du patrimoine sur le chemin de fer clandestin, et sur les manières dont il pourrait réfuter ou perpétuer des idées fausses ou une compréhension désuète de cette période de notre histoire. Examiner le rôle de la femme blanche, et la façon dont la vidéo se termine sur l’exclamation « nous sommes au Canada ! » Que feriez-vous différemment si vous aviez à refaire cette Minute aujourd’hui? 3. En petits groupes, faites une recherche sur l’une des personnes de la liste ci-dessous, et créez ensuite une présentation numérique ou un tableau d’affichage pour illustrer ce que vous avez trouvé. Que révèlent ces personnes sur le chemin de fer clandestin? Que peut nous dire leur histoire au sujet des conditions et des circonstances des Noirs aux États-Unis et au Canada à cette époque? Quel contexte leur histoire fournit-elle sur les obstacles rencontrés par les Noirs, à la fois au niveau individuel et systémique? De quelle manière leur histoire pourrait-elle être représentative des autres histoires du chemin de fer clandestin (ou non)? Partagez votre présentation avec la classe. Henry Bibb (Bibliothèque historique Bentley de l’Université de Michigan) En 2021, le 1er août a été déclaré Jour de l’émancipation au Canada. FIGURES DU CHEMIN DE FER CLANDESTIN
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