Les femmes dans l'histoire canadienne guide pédagogique
#3 Lambert, Sasktchewan. 23 février 1934. « Je vous écris au sujet du secours social. Pourriez-vous me dire si nous pouvons obtenir un secours régulier, et à quel montant nous aurions droit chaque semaine[.] Nous avons trois enfants, dont deux qui ont l’âge d’aller à l’école. Un des garçons va à l’école, mais certains jours, il ne peut y aller puisque nous n’avons pas de nourriture à la maison et ces jours-là, nous ne le laissons pas y aller. […] Nous sommes venus à Lambert avec l’intention de nous y installer, mais nous n’avons pas pu trouver de terre pour ce faire, et l’eau ici est pourrie. Chaque fois que nous allons voir le maire de Lambert pour lui demander de l’aide, il nous dit toujours qu’il ne peut nous aider, car la ville n’a pas d’argent. […] Nous vivons dans une cabane de deux pièces, une chambre avec juste assez de place pour deux lits, et la maison est froide, il y a deux pouces de glace sur l’eau dans la maison lors des nuits froides, nous grelottons dans le lit, nous n’avons pas de matelas, seulement des sacs de jute et pas assez de couvertures sur nos lits. […] Je n’ai pas de robe pour la maison et pas de baignoire, et lorsque je raconte cela au maire Veal, il me demande pourquoi nous ne retournons pas au Manitoba d’où nous venons. Quelle gentille chose provenant d’un vieil Anglais à une Canadienne dans son propre pays, n’est-ce pas? […] Tout ce que j’ai dans la maison en ce moment ce sont des pommes de terre, et plusieurs gens sont dans la même situation dans cette ville[.] Je suis enceinte de cinq mois, et je n’ai pas encore senti de vie provenant du bébé dans mon ventre, et je suis certaine que c’est en raison du manque de nourriture […] » Madame C.L. Warden Source : Michael Bliss et Linda M. Grayson, eds., The Wretched of Canada: Letters to R.B. Bennett, 1930-1935 (Toronto: University of Toronto Press, 1971), 75-76.
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