ACTIVITÉ : LESPEUPLESAUTOCHTONES ET LEGÉNOCIDEAUCANADA En 2019, L’Enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (une enquête nationale indépendante commandée par le gouvernement du Canada) a publié ses résultats. L’enquête a utilisé le terme génocide afin de décrire le modèle de violence contre les femmes et les filles autochtones au Canada (ainsi que contre les peuples autochtones en général) et la réponse du gouvernement fédéral a ces violations systématiques des droits de la personne. Selon l’enquête, la raison principale pour les taux plus élevés de violence contre les peuples autochtones au Canada est « les violations persistantes et intentionnelles des droits des Autochtones ». Le rapport final affirmait que le but ultime de plusieurs lois, politiques et programmes coloniaux, comme la Loi sur les Indiens et le système de protection de l’enfance, était de « détruire les peuples autochtones ». La commissaire en chef de l’enquête, Marion Buller, a dit du rapport qu’il traite d’un « génocide intentionnel basé sur la race, l’identité et le genre ».1 Le 4 juin 2019, alors qu’il s’adressait à une foule à Vancouver, le premier ministre Justin Trudeau a reconnu les conclusions de l’enquête en affirmant : « nous acceptons les conclusions des commissaires qu’il s’agissait d’un génocide ».2 Alors que plusieurs Canadiens reconnaissent les atrocités contre les peuples autochtones, l’utilisation du terme génocide a suscité une vive réaction auprès de ceux qui ne croyaient pas que l’utilisation du terme était appropriée ou justifiée. Cependant, d’autres personnes affirment que l’utilisation du terme est importante et que le fait de minimiser ces conclusions de l’enquête ignore et sous-estime les expériences vécues de peuples autochtones au Canada. L’utilisation par l’enquête du terme « génocide » a engendré plusieurs changements. Notamment, le Musée canadien des droits de la personne a décidé de changer sa description des atrocités commises contre les peuples autochtones au Canada de « génocide culturel » à « génocide ». Alors que le Canada est un pays multiculturel, la répression délibérée et la suppression des peuples autochtones et de leurs cultures ont depuis longtemps été à l’opposé de cette supposée inclusion. Dans les dernières années, des démarches ont été entreprises afin de réparer les torts et d’améliorer les relations entre les peuples autochtones et le Canada. 1 L’Encyclopédie Canadienne, « Génocide et les peuples autochtones au Canada ». L’Encyclopédie canadienne. Historica Canada. Article publié de 2 novembre 2020; dernière mise à jour le 2 novembre 2020. 2 https://vancouver.citynews.ca/2019/06/04/trudeau-accepts-the-finding-of-genocide-but-says-focus-needs-to-be-on-response/ Conseil aux enseignants : Si les élèves sont inconfortables de s’exprimer sur ce sujet délicat, plutôt que d’organiser une discussion de classe, demandez aux élèves d’écrire un rapport sur leurs pensées et leurs découvertes. INTERSECTIONNALITÉ ETMULTICULTURALISME AUQUÉBEC Au Québec, les politiques fédérales de multiculturalisme ont mené à des inquiétudes relativement au fait que la culture française puisse être compromise et qu’on puisse lui accorder la même importance qu’à tout autre groupe non anglophone au Canada. Conséquemment, des mesures et des interprétations alternatives du multiculturalisme ont été prises au Québec. En 1977, la Loi 101 a été adoptée, faisant du français la langue officielle du Québec, en tentant de remplacer la politique fédérale de « multiculturalisme dans un cadre bilingue » par une politique de pluralisme culturel unilingue. Cela a été suivi d’un rejet formel du multiculturalisme fédéral en 1981. Le Québec a plutôt adopté une politique de « convergence culturelle » qui promeut l’intégration culturelle ou, en autres mots, « plusieurs façons d’être un Québécois », avec le français comme langue et comme culture dominante. Plus récemment, en 2019, la Loi 21 a été adoptée au Québec. La Loi 21 est une loi qui « respecte la laïcité de l’État » et qui met l’accent sur la séparation de l’État et de la religion. Elle est controversée en ce qu’elle légifère la façon dont les individus peuvent exprimer leurs croyances religieuses en milieu de travail. Certains critiquent le fait qu’ils croient que la loi affecte de façon disproportionnée des groupes déjà marginalisés et qu’elle ne s’inscrit pas dans les politiques existantes de multiculturalisme et de liberté d’expression et de religion. 18
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