Guide pédagogique Les pensionnats indiens au Canada : Histoire et héritage

Introduction : Les pensionnats indiens Les pensionnats indiens étaient des écoles chrétiennes financées par le gouvernement, et établies dans le but d’assimiler les enfants autochtones dans la société coloniale canadienne. Des gouvernements canadiens successifs ont utilisé des lois afin de priver les peuples autochtones de leurs droits de la personne et de leurs droits légaux de base, et d’obtenir le contrôle sur les vies, les terres et les ressources naturels autochtones. La Loi sur les Indiens , d’abord introduite en 1876, a donné au gouvernement canadien l’autorisation de contrôler presque tous les aspects de la vie des peuples des Premières Nations. Des amendements à la Loi ont plus tard forcé les enfants à fréquenter les pensionnats indiens, la majorité d’entre eux ayant opéré à partir de 1880. Ces politiques ont été appliquées de façon incohérente aux communautés métisses et inuites. Le but de ces écoles était d’assimiler les peuples autochtones à la société canadienne grâce à un processus d’assimilation culturelle, sociale, pédagogique, économique, politique et religieuse qui était rendu possible en retirant et en isolant les enfants autochtones de leurs maisons, familles, terres et cultures. Ce but était basé sur la fausse idée que la culture et les croyances spirituelles autochtones sont inférieures à ceux des Euro-Canadiens blancs. Le but ultime des politiques d’assimilation, incluant celles relatives à l’éducation, était de porter atteinte aux droits des autochtones. Les pensionnats indiens étaient sous-financés et surpeuplés; ils débordaient de malnutrition, de maladie et de négligence. Les enfants étaient isolés et privés de soins et de contact humain, et plusieurs ont vécu des abus physiques, émotionnels et sexuels. Bien que l’expérience des survivants variait d’une école à l’autre, les enfants étaient retirés de leurs communautés et de leurs maisons, et enlevés à leurs parents par la force, et il leur était souvent interdit de parler leur langue autochtone, ou de participer à des cérémonies traditionnelles. Des milliers d’enfants sont morts dans le système des pensionnats indiens. Beaucoup d’autres sont toujours portés disparus. Souvent, le ministère des Affaires indiennes refusait de renvoyer les corps des enfants morts à leurs parents, prétextant que le coût était trop élevé. Certains enfants ont été enterrés dans des fosses communes et plusieurs tombes demeurent aujourd’hui anonymes. Selon la Commission de vérité et réconciliation du Canada, plus de 150 000 enfants métis, inuits et des Premières Nations ont fréquenté les pensionnats indiens. Les pensionnats indiens ont causé des dommages incommensurables, détruisant des vies et dérangeant des communautés en santé. Des générations de peuples autochtones ont été aliénés de leurs croyances, traditions et modes de vie. Les dommages infligés par ces écoles ont créé des traumatismes intergénérationnels qui continuent d'affecter les peuples autochtones à travers le Canada aujourd’hui. Cependant, grâce au courage et au mobilisation des survivants, de leurs familles et communautés, les peuples autochtones de partout au pays travaillent à se réapproprier leurs terres et leurs cultures et à revitaliser leurs pratiques culturelles alors qu’ils guérissent de ce patrimoine de traumatisme. Ce guide pédagogique veut augmenter la sensibilisation envers l’histoire des pensionnats indiens au Canada et augmenter la compréhension de la place importante que l’éducation occupe dans le processus de réconciliation. Comme le remarque le sommaire du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR) : « Les écoles doivent enseigner l’histoire de manière à encourager le respect mutuel, l’empathie et la participation. Tous les enfants et les jeunes du Canada méritent de connaître une version honnête de l’histoire de leur pays, y compris ce qui s’est passé dans les pensionnats, et d’être en mesure d’apprécier la richesse de l’histoire et du savoir des nations autochtones qui continuent d’apporter une contribution notable au Canada, comme l’illustrent son nom et son identité collective en tant que pays. Aux Canadiens de tous les horizons, la réconciliation offre un nouveau moyen de vivre ensemble. » — Honorer la vérité, réconcilier pour le futur : sommaire du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada , 21. Couverture: Carte des pensionnats indiens au Canada (Commission de vérité et réconciliation du Canada à l’Université du Manitoba) Thomas Moore, pensionnat indien de Regina, v. 1874 (Bibliothèque et Archives Canada/NL-022474). Des religieuses avec un groupe d’élèves à Québec, v. 1890 (Bibliothèque et Archives Canada/H.J. Woodside/PA-123707). « Lorsque l’école est sur une réserve, l’enfant vit avec ses parents, qui sont des sauvages; il est entouré de sauvages et bien qu’il puisse apprendre à lire et à écrire, ses habitudes, son développement et sa façon de penser sont indiens. Il est simplement un sauvage qui peut lire et écrire. On m’a fortement recommandé, en tant que chef de ce département, que les enfants indiens soient retirés le plus rapidement possible de l’influence parentale, et la seule façon de le faire serait de les envoyer dans des écoles industrielles centrales de formation où ils acquerront les habitudes et modes de pensée des hommes blancs. » — Premier ministre Sir John A. Macdonald, rapport officiel des débats de la Chambre des Communes du Dominion du Canada, 9 mai 1883, 1107-1108 Ce guide pédagogique est basé sur le guide pédagogique Les pensionnats indiens au Canada , produit en 2016 par Historica Canada. Ce guide a été développé en collaboration et en consultant des éducateurs, des universitaires, et des intervenants communautaires dont Holly Richard, Dr Tricia Logan, Dr Crystal Gail Fraser, Amos Key Jr., Dr John Milloy, et Kenneth Campbell. 2

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