Guide pédagogique perspectives autochtones

Arthur Ron McKay affirme lui aussi avoir réussi à s’accrocher à sa langue à l’école de Sandy Bay. « Autrement, on vous tirait les oreilles, les cheveux ou on vous frappait avec une règle. En tout cas, j’ai continué et je ne pouvais pas parler ma langue, mais après je parlais avec des garçons dans le, parce qu’ils venaient de la réserve et qu’ils parlaient ma langue. On parlait beaucoup, dans le dos de nos surveillants ou je ne sais pas comment vous les appelez. C’est pour ça que je n’ai pas perdu ma langue; en la parlant tout le temps en cachette quand j’étais petit. » (56) À l’école de Kamloops, Julianna Alexander a été choquée de voir la différence qui existait entre la salle à manger des élèves et celle du personnel. « Sur la table du personnel, il y avait de la belle nourriture, et sur notre table, on avait des rejets. Je dis que c’était des rejets parce que nous étions forcés à manger ce qui était brûlé, peu importe ce qui était brûlé, vous savez, et comparé à ce qu’ils avaient dans leur salle à manger. Vous savez, ils avaient tous ces plats d’argent et de belles affaires en verre, et tous ces beaux aliments et ces fruits et tout, et tout. Nous, on n’avait même pas ça. Et donc je, je suis devenue une voleuse, si vous voulez. Vous savez, j’ai pensé à un moyen d’obtenir de la nourriture pour ces enfants affamés, dans les classes intermédiaires, même les filles du secondaire, les plus âgées se faisaient aussi punir. » (81) Megan Molaluk a vécu dans des résidences anglicanes et dans des résidences catholiques à Inuvik. À l’instar de nombreuses autres élèves, sa solitude l’a amenée à adopter des comportements visant à se faire expulser de l’école. « Je m’ennuyais du camping, de la nourriture de chez nous. Il y a tant de choses que je voulais dire, bien sûr, mais je voulais surtout rentrer à la maison. Je répétais sans cesse que je voulais rentrer à la maison. Je crois qu’ils en ont eu assez de m’entendre me plaindre et ils m’ont transférée à Grollier Hall. Je ne connaissais personne à cet endroit. J’ai alors commencé à avoir des comportements inacceptables, et j’ai demandé à M. Holman si je pouvais retourner à mon ancienne école. J’en ai assez d’être avec des étrangers partout. J’ai commencé à faire des choses inacceptables à Inuvik, à boire, à m’enfuir. Je détestais faire ces choses, mais je voulais vraiment retourner à la maison. » (121) John B. Custer a appris à se rebeller au pensionnat. Les seules choses qu’il a retenues de ses années de pensionnat à l’école catholique romaine près de Le Pas, au Manitoba, sont une mauvaise conscience et une mauvaise attitude. « Alors, plutôt que d’apprendre quelque chose à ce pensionnat, on a appris le contraire de ce qui est bien. On a appris comment voler, comment se battre, comment tricher, comment mentir. Et à vrai dire, j’étais persuadé que j’irais en enfer, alors ça m’était complètement égal. J’étais une sorte de rebelle au pensionnat. Je n’écoutais pas, alors j’étais toujours puni. » (125) Activité d’approfondissement : Regardez l’une des vidéos fournies sur le site web du Centre national pour la vérité et la réconciliation , ou sur la version homologue en ligne de l’exposition itinérante nommée Que sont les enfants devenus? L’expérience des pensionnats indiens, et répondez aux questions ci-dessus. Feuille de travail – Activité 10 (continuée) Histoires de résistance

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