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En 1951, un amendement à la Loi sur les Indiens accorde aux provinces la responsabilité de la protection des enfants des Premières Nations. Les services provinciaux de protection de l’enfance envoyaient des travailleurs sociaux afin d’extirper les enfants autochtones de leurs familles et communautés plutôt que d’y créer des systèmes de soutien, parce que les communautés des réserves étaient régies par la Loi sur les Indiens , et le gouvernement fédéral était responsable de fournir et de financer de tels systèmes de soutien. Les pensionnats indiens étaient censés prendre soin des enfants de 6 ans et plus, donc les enfants « raflés » avaient souvent moins de 5 ans. Cette période, qui a duré jusqu’à la fin des années 1980, est connue sous le nom de « rafle des années soixante ». Plus de 20 000 enfants ont été « raflés » et placés dans des foyers généralement non autochtones, en adoption ou en famille d’accueil. Certains enfants ont été placés dans des environnements sécuritaires, mais qui leur étaient culturellement étranges, tandis que d’autres ont été victimes de violence physique, émotionnelle ou sexuelle. Les familles biologiques devaient naviguer à l’intérieur du système juridique canadien, remplir de la paperasse, et assister à des audiences et des appels en cour s’ils voulaient ravoir la garde de leurs enfants. Plusieurs doivent encore le faire aujourd’hui. Les communautés autochtones ont résisté à cette pratique avec des revendications, des audiences en cour, et la LA RAFLE DES ANNÉES SOIXANTE LA PROTECTION DE L’ENFANCE CHEZ LES PREMIÈRES NATIONS AU CANADA création d’agences communautaires pour la protection de l’enfance. Les groupes autochtones ont travaillé à une réforme de l’adoption et ont obtenu des changements de politiques qui donnent la priorité aux membres de la famille élargie. Cependant, le retrait généralisé d’enfants se poursuit aujourd’hui au travers de familles et de foyers d’accueil dans ce qui a été surnommé la « rafle du millénaire ». Plus de 20 000 enfants de Premières Nations, inuits et métis ont été enlevés de leur maison et placés dans des foyers généralement non autochtones entre la fin des années 1950 et 1990. Plusieurs enfants ont été envoyés à l’étranger. En 2017, le gouvernement fédéral a annoncé un règlement de 750 millions de dollars avec les survivants de la rafle des années soixante qui sont Indiens inscrits ou Inuits. Le règlement n’inclut pas de compensation pour les membres des Premières Nations non inscrits ou pour les Métis. 50 autres millions de dollars ont été investis pour la création d’une fondation pour soutenir la guérison, le bien-être, l’éducation, la langue, la culture et la commémoration des peuples autochtones à travers le Canada. Les provinces de l’Alberta, du Manitoba et de la Saskatchewan ont présenté des excuses aux survivants. Il y a traumatisme intergénérationnel lorsque les effets d’un traumatisme ne sont pas résolus chez une génération et que le traumatisme est transféré aux générations subséquentes. Les effets douloureux de l’éducation coloniale et des politiques de protection de l’enfance ne sont pas ressentis que par les survivants; ils le sont aussi par les enfants, les petit-enfants, et les communautés environnantes. Lorsqu’il est question de traumatisme intergénérationnel, il est important d’aborder la résilience intergénérationnelle : la capacité des individus et des communautés à s’adapter aux perturbations et à l’adversité, à absorber le changement et à persévérer. Pour plus d’informations, regardez cette vidéo sur le traumatisme intergénérationnel. ILLUSTRATIONS PAR NATASHA DONOVAN. IMAGE PRIS DE LA VIDÉO D’ADAM NORTH PEIGAN (HISTORICA CANADA). ILLUSTRATIONS PAR NATASHA DONOVAN. IMAGES PRIS DE LA VIDÉO D’ADAM NORTH PEIGAN (HISTORICA CANADA). SECTION 2 10
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