Guide pédagogique Les pensionnats indiens au Canada : Histoire et héritage

RÉSISTANCE ET RÉSURGENCE : L’HISTOIRE DE LILLIAN Lillian Elias est une défenseure de la langue et une ancienne enseignante. Elle a grandi dans une famille de 12 enfants dont la survie dépendait de l’argent qu’ils recevaient du programme d’allocation familiale du gouvernement fédéral. La seule façon de pouvoir continuer à recevoir cet argent était d’envoyer au moins un enfant de la famille à un pensionnat indien. En 1950, lorsque Lillian avait à peu près 8 ans, ses parents l’ont amenée au pensionnat indien Immaculate Conception à Aklavik, T.N.-O. Pendant qu’elle y était, il lui était interdit de parler sa propre langue : elle a vu ses amis se faire battre pour avoir simplement dit un mot en inuvialuktun. Lorsqu’elle est retournée chez elle quelques années plus tard, elle a réalisé que la communication s’était interrompue : les aînés et les enfants ne se comprenaient désormais plus. Lillian est devenue déterminée à prévenir la disparition complète de l’inuvialuktun dans sa communauté. Durant les étés, elle est devenue traductrice afin de continuer à pouvoir parler sa langue de façon courante et pour aider les personnes de sa communauté qui ne parlaient pas l’anglais. Après avoir quitté le pensionnat indien, elle a commencé à enseigner l’inuvialuktun aux jeunes. Grâce à elle, plusieurs Inuvialuits ont grandi avec une meilleure compréhension de leur langue, de qui ils sont et d’où ils viennent. 1. Avec la classe, regardez la vidéo sur Lillian Elias et prenez des notes sur la façon dont Lillian parle de la langue. 2. Après le visionnement, ayez une conversation de classe et répondez aux questions suivantes : • Comment Lillian voit-elle la préservation de la langue comme un geste de résistance? • Comment cette vidéo utilise-t-elle de l’imagerie symbolique afin de dépeindre l’expérience de Lillian? • Comment l’expérience de Lillian démontre-t-elle l’importance de la préservation de la langue pour les survivants des pensionnats indiens? 3. En utilisant l’histoire de Lillian comme source d’inspiration, créez une affiche qui encapsule le thème de la préservation de la langue comme geste de résistance et comme démonstration de résilience. Effectuez plus de recherche sur les campagnes et initiatives de préservation des langues autochtones afin de nourrir votre création. Vous pourriez aussi choisir d’écrire une chanson ou un poème. Votre création devrait être accompagnée d’une courte description écrite qui démontre votre compréhension de l’importance de la préservation de la langue pour les peuples autochtones, et qui explique comment votre œuvre encapsule la force et la résilience des peuples autochtones devant des générations d’oppression coloniale. Une note sur la langue « C’est la destruction absolue de nos modes de vie, nos langues, nos familles et nos identités. De mon point de vue, il s’agit d’un énorme pas dans la bonne direction que d’appeler cela un génocide culturel. C’est le point de départ d’un processus beaucoup plus large de sensibilisation, de reconnaissance et de réconciliation. » — Dr. Kahente Horn-Miller Kanien:keha’ka/Mohawk; professeure adjointe à l’École des études autochtones et canadiennes, Université Carleton. « Génocide culturel » est un terme utilisé afin de faire référence à l’éradication et la destruction intentionnelle d’œuvres et de structures culturelles, l’interdiction d’activités culturelles et l’oblitération de structures sociales enracinées dans des cultures uniques. En juin 2015, la Commission de vérité et réconciliation a désigné le système des pensionnats indiens comme une « politique de génocide culturel. » ( Honorer la vérité, réconcilier pour l’avenir, 133.) En 2019, Réclamer notre pouvoir et notre place : Le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a qualifié les taux vertigineux de violence, de décès et de suicide au Canada chez les populations autochtones comme « génocide », facilité par des structures coloniales comme la Loi sur les Indiens , la Rafle des années soixante, et les pensionnats indiens ( Réclamer notre pouvoir et notre place , 50.) La Convention des Nations Unies sur le génocide de 1948 définit le génocide comme « des gestes commis avec l’intention de détruire, dans son entièreté ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, incluant le fait de tuer des membres du groupe, de causer des dommages corporelles ou mentales graves à des membres du groupe, d'infliger délibérément au groupe des conditions de vie devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle, d'imposer des mesures visant à empêcher les naissances au sein du groupe, et/ou transférer de force les enfants du groupe dans un autre groupe. » 10 Illustrations par Andrew Qappik, RCA, 2020.

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